Quand il s’agit du boire, les jeunes femmes sont entre deux dynamiques : à la fois celle propre à la jeunesse, qui se caractérise par une valorisation des excès, et celle propre à la féminité. De plus, les normes de la féminité évoluent. Actuellement cohabitent l’idée “qu’une femme ne doit trop pas boire” et celle que “boire émancipe la femme”. Avec les changements de comportement des jeunes (bing drinking) et l’augmentation des consommations féminines, elles deviennent une cible privilégiée pour la prévention. Pourtant elle semble plus sensible aux messages en faveur de l’alcool. Tout d’abord, elles ne se reconnaissent pas dans les messages de prévention qui s’intéressent plus à leur biologie qu’à leur vécu. Ensuite elles se comparent aux garçons et pensent être plus raisonnables. Enfin entre les alcooliers, les amis et la famille qui valorisent l’alcool, le boire devient une norme. Cette norme implique une forme de négociation de la féminité. Cette dernière étant dévalorisée mais attendue. Par conséquent, qu’on se conforme au code féminin ou qu’on s’en écarte, il y aura des remarques. Notre recherche est parvenue à cette conclusion en multipliant les méthodologies : observation, entretien ou encore netnographie.